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Je m’apprête une fois de plus à être réelle, à parler d’émotions, de sentiments qu’on voudrait garder secrets parce que Dieu n’apprécierait pas dans cette série Parlons franchement du doute quand on est chrétien.

Les commentaires n’étaient pas tout à fait ce que j’espérais. Je voulais donner de l’espoir et pousser mes abonnés à faire des prières osées, mais j’ai récolté quelques commentaires acerbes et le fait que je réduisais la religion chrétienne à une question de bénédictions financières. Moi, qui depuis toujours, suis contre l’évangile de la prospérité, voilà qu’on me reprochait exactement de la promouvoir! Le contexte? Je venais de publier une série sur la prière de Jaebets et j’en faisais la promotion sur la page Facebook du site. J’ai écrit qu’on devait demander des bénédictions financières osées à Dieu me basant sur les requêtes de Jaebets. Un abonné en particulier m’a reproché ma mauvaise théologie. J’ai essayé de m’expliquer, mais il a tenu bon dans ses accusations et m’a dit qu’il allait se désabonner. Ma réaction? Aucun problème, bonne continuité spirituelle.

Cet épisode me monte en tête alors que je m’apprête une fois de plus à être réelle, à parler d’émotions, de sentiments qu’on voudrait garder secrets parce que Dieu n’apprécierait pas dans cette série Parlons franchement du doute quand on est chrétien.

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Parlons franchement du doute quand on est chrétien

Je fais la promotion de tout dire à notre père, de lui apporter nos questions perplexes, d’accepter les réponses à nos yeux inacceptables, en un mot de faire confiance à Dieu et de se raccrocher à notre foi malgré tout. Pourtant, je lance donc une nouvelle série :Parlons franchement du doute quand on est chrétien” qui va traiter du doute après une série sur la foi 🙂

Quoi, Jacqueline? Le doute? Non, il ne faut pas en parler. Ton blog traite de croissance spirituelle, n’est-ce pas? C’est vrai, mais je crois aussi que le doute fait partie de notre croissance. Quand je dis qu’il faut se raccrocher à notre foi malgré tout, cela inclut nos moments de doute. Quand je dis qu’il faut prier même si on ne s’en pas capable, cela inclut les moments où on se demande si Dieu écoute. Si tu es sincère, tu dois reconnaitre, même si tu es un croyant depuis des années, que parfois, la question de l’existence de Dieu, de la pertinence de ta foi te montent en tête. Alors, soyons transparents et vulnérables. Les croyants aussi doutent. Que faut-il en faire? Parler franchement du doute sans lui donner la place centrale dans nos pensées et nos conversations.

Une expérience qui est aussi la tienne

Je pourrais l’appeler Marie, Anne ou même Sara, mais appelons-la Dana. Dana est née dans une famille de pasteurs. Sa mère est l’auteur de romans chrétiens et est très active au sein de son église. Son père était un pasteur itinérant, allant souvent d’une ville à l’autre pour partager sa foi. Sa sœur aînée était enseignante dans une école religieuse. Son frère cadet était à la tête d’un ministère qui s’occupait des sans-abri.

Elle a passé les trente premières années de sa vie à s’identifier comme chrétienne. Puis son mari l’a quittée pour une autre femme. Soudain, elle a été abandonnée par son église qui l’a blâmée. La communauté qu’elle avait connue autrefois lui a été arrachée. Son mariage a disparu. Elle s’est sentie dévastée et seule.

Comme beaucoup de croyants ou de personnes en crise, Dana a été forcée de réévaluer ce qu’elle croyait et lorsqu’elle est sortie de l’autre côté de cette lutte, elle a déclaré : “Il n’y a pas de Dieu. Personne ne se soucie de moi.”

Les questions douteuses : des réactions typiques courantes

Malheureusement, les paroles de Dana ne sont pas nouvelles. Au fil des générations, les chrétiens ont lutté avec leur foi, leur conscience de la présence de Dieu dans leur vie ou les décisions prises par Dieu mais qui sont difficiles à comprendre. Souvent, ils reprochent même à Dieu son silence. Considère les paroles du psalmiste dans le Psaume 88:14

 Pourquoi, Éternel, repousses-tu mon âme? Pourquoi me caches-tu ta face?

Le chapitre lui-même se poursuit sans réponse aux questions, le psalmiste luttant manifestement contre les doutes de la bienveillance de Dieu. Le dernier verset (Psaume 88 :18) est dépourvu de tout espoir :

Tu as éloigné de moi amis et compagnons; Mes intimes ont disparu.

Ce n’est pas exactement le verset que nous voulons imprimer sur nos T-Shirts. Ce n’est pas celui que nous peignons dans les classes pour les enfants dans les écoles chrétiennes ou que nous racontons aux enfants dans nos églises. Au lieu de cela, nous parlons de la façon dont Dieu est notre berger (Psaume 23).  Nous accrochons de jolies peintures murales (comme celle qui est en face de moi alors que j’écris ces lignes: Philippiens 4:13)). Nous présentons la foi comme quelque chose de facile. Nous mettons en valeur “les eaux calmes” à côté desquelles Dieu nous laisse nous reposer.

Mais ce dont nous parlons rarement, c’est du doute. Est-ce que Dieu est vraiment présent? Que fait-il? Ai-je raison de continuer à lui faire confiance? Et la question la plus difficile: Dieu, est-ce que tu existes?

De nombreuses églises, organisations chrétiennes et même des chrétiens ont peur d’aborder ce sujet. Les dirigeants ne peuvent pas admettre leur doute – ils risqueraient de perdre leur emploi. Les fidèles ne peuvent pas admettre leur doute – ils risqueraient de perdre leur statut de « saints », de gens « spirituels » au sein de leur communauté.

Pourtant le doute existe, il fait partie de notre lutte pour devenir des géants spirituels. Donc, c’est une partie importante du voyage de la foi. Certains te diront que la foi et le doute ne peuvent pas coexister. Pourtant, dans Marc 9, une conversation fascinante a lieu entre un père désespéré et un Messie aimant.

Je crois, viens au secours de mon incrédulité

Je m’apprête une fois de plus à être réelle, à parler d’émotions, de sentiments qu’on voudrait garder secrets parce que Dieu n’apprécierait pas dans cette série Parlons franchement du doute quand on est chrétien.

Marc nous raconte l’histoire de ce père qui amène à Jésus son fils possédé par un esprit mauvais, en expliquant :

Et souvent l’esprit l’a jeté dans le feu et dans l’eau pour le faire périr. Mais, si tu peux quelque chose, viens à notre secours, aie compassion de nous. Marc 9:22

Peux-tu entendre l’impuissance et le désespoir qui se cachent derrière les mots “Si tu peux faire quelque chose” ? C’est un père qui a regardé son fils souffrir pendant des années. Il a marché pendant des kilomètres pour porter son enfant jusqu’à Jésus. Il a mal au dos et son cœur est lourd. Ses pieds sont couverts d’ampoules, et sa foi est en lambeaux. Les yeux fixés sur le sol sablonneux, il murmure : “Si tu pouvais juste faire quelque chose…”

Pourtant, Jésus ne va pas répondre directement à la requête du père. Il se concentre immédiatement sur les doutes sous-jacentes à la demande de ce père souffrant et déclare :  

Tout est possible à celui qui croit.  Marc 9:23

La réponse du père surprend. Immédiatement, il s’exclame :

Je crois! Viens au secours de mon incrédulité! Marc 9:24

Incroyable! Ou du moins, quelle réponse incohérente! Comment dire que tu crois et en même lancer un appel pour te sauver non pas de ton doute mais de ton incrédulité? L’incrédulité, si je ne me trompe pas, c’est l’absence de foi. Certaines fois dans la Bible, elle va jusqu’à être compris comme la dureté du cœur.

Tu vois, pendant des années, j’ai essayé de comprendre la déclaration de ce père. Je voulais saisir ce qu’il voulait dire dans cet appel à l’aide: Je crois, viens au secours de mon incrédulité! Mais, au fil des années, comme je faisais face à mes propres questions douteuses, j’ai compris (en partie 😊) ce qu’il voulait dire.

Mon explication pour le moment 🙂

Tu as grandi à l’église ou tu as connaissance avec Dieu pendant ta vie d’adulte. C’était une décision réfléchie. Mais tu te retrouves perplexe devant les défis quotidiens, les requêtes non répondues, la propagation du mal, l’injustice sociale. Il te semble que le mal gagne du terrain sur le bien. Et dans ta vie personnelle, les situations difficiles se multiplient. Pourtant, tu pries. Tu es fidèle. Et ton cri est celui d’un enfant en pleurs et en colère avant peut-être de se transformer en enfant désobéissant et turbulent. Les plus grandes critiques de Dieu que j’ai rencontrées vient d’anciens chrétiens. Mais, revenons à notre histoire.

Le père désespéré ne nie pas ses doutes. Il ne lance pas un nouveau ministère pour convaincre Jésus qu’il est un bon chrétien. Il n’assiste pas à davantage de services religieux pour noyer ses doutes. Il ne fuit pas ses questions en faisant plus ou en étant plus. Au lieu de cela, il regarde fixement ses GROS doutes et sa PETITE foi et s’écrie :

J’ai des doutes. Je ne te dis pas que je n’en ai pas. Aide-moi à les surmonter !

Une attitude saine

La réaction du père devrait être la nôtre face à ces petites questions insidieuses qui nous traversent l’esprit mais que nous n’osons pas présenter à Dieu. Avec le temps, elles deviennent un obstacle insurmontable à notre croissance spirituelle et à notre foi. Les doutes ne sont pas le signe que nous ne croyons pas. Le doute est plutôt le signe que nous prenons notre foi au sérieux. Que nous la remettons en question. Nous la sondons et nous nous assurons que ce que nous croyons est vrai de vrai.

Toutefois, si nous nourrissons nos doutes sans en chercher à en débattre avec Dieu. Si nous passons notre temps à parler de tout ce qui rend perplexes et à chercher à trouver des réponses que peut-être Dieu ne veut même pas nous donner, alors nous sommes en danger. Ou du moins, notre foi est en danger. Jésus souhaite que nous “adorions Dieu en Esprit et en Vérité” (Jean 4:24). Cela signifie que si une partie de notre système de croyances n’est pas vraie, elle n’honore pas Dieu.

Dieu est le Dieu de la vérité. Il veut que nous marchions dans la vérité et que nous la croyions. Mais nous ne pouvons pas discerner la Vérité sans poser des questions difficiles. C’est pourquoi, au milieu d’une période de doute, il y a des vérités auxquelles nous pouvons nous accrocher. J’en discute dans le prochain article.

Entre-temps, va avec Dieu avec tout ce que tu as, tout ce que tu penses, dis-lui tout. Tu seras surpris de la façon dont il va gérer ta situation et t’aider à te relever.

Bonne croissance spirituelle,

Jacqueline

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