Chacun de nous peut donner une définition de la prière basée sur son expérience, celle des autres ou les sermons écoutés à l’église. En général, ces définitions ont un point commun car elles mettent plus ou moins l’accent sur les mots “demander” et “recevoir”. C’est vrai, prier implique des pétitions envoyées du champ de bataille qu’est le monde au quartier général, là où siège Dieu.
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Mais peut-on résumer la prière aux demandes, à une liste d’épicerie en quelque sorte qu’on demande à Dieu de remplir? Si on le fait, on donne raison à ceux qui disent que la prière est inutile vu que parfois (et même souvent) nos listes d’achat, nos “prières”, nous reviennent non cochées ou incomplètes. Parfois, notre date d’expiration est longtemps écoulée avant que Dieu ne daigne se manifester.
La prière pourrait devenir un exercice frustrant quand elle est définie comme une liste de requêtes qui sont faites à Dieu.
La prière pourrait devenir un exercice frustrant quand elle est définie comme une liste de requêtes qui sont faites à Dieu. Share on XNotre Père qui es aux cieux
Quand les disciples, émerveillés par le renouvellement et la force spirituelle que connaissait Jésus après ses séances de prière lui firent une demande :
Jésus priait un jour en un certain lieu. Lorsqu’il eut achevé, un de ses disciples lui dit: Seigneur, enseigne-nous à prier, comme Jean l’a enseigné à ses disciples.
“Enseigne-nous à prier” (Luc 11:1)! Jésus ne s’est pas arrêté pour faire un discours élaboré sur les choses à dire et à ne pas dire, l’état spirituel de celui qui prie ni même leur décrire la position qu’occupe ce dernier au sein de la communauté. Pas du tout!
Jésus a commencé par dire une simple prière dont les premiers mots étaient : “Notre Père qui es aux cieux“. Des années plus tard, dans les communautés chrétiennes, cette prière, appelée la Prière dominicale, est extrêmement connue. Toutefois, avant de répéter hâtivement sa première phrase, il est bon de faire certaines considérations.
Notre Père : adjectif de possession
Le premier mot est un adjectif possessif “notre“. C’est un déterminant qui indique le possesseur, l’identité de celui qui possède une chose. En répétant le mot “notre” dans la prière dominicale, je reconnais deux choses importantes.
D’abord, le Père à qui je parle est le mien. Il m’appartient. Déclaration qui peut sembler excessive, n’est-ce pas? Cependant, on n’a peur de dire “MON mari”, “MA femme”, “MES enfants”. Dans tous ces cas, l’idée d’appartenance, de possession en quelque sorte est sous-jacente.
Ensuite, en disant “Notre”, on reconnait qu’il existe un autre possesseur aussi. C’est toi, les autres, une communauté, un pays dont je fais partie. “Notre Père”! Nous sommes à part égale dans cette réalité de possession. Il n’est pas plus mon père qu’il ne l’est pour toi qui le reconnais et qui se soumets à sa volonté.
Notre Père: relation intime
Après le mot “notre” vient le titre ou fonction “Père“. “Notre Père“.
Ici, Jésus met l’accent sur le fait que l’être à qui je parle n’est pas un inconnu. Ce n’est pas le philanthrope riche à qui j’envoie une demande de dons mais qui ne me connait absolument pas. Ce n’est pas une fondation qui vient à l’aide aux déshérités et dont j’ose implorer la faveur. Non, la personne que je prie est un Père, mon père, notre père. Deux choses à souligner dans cette appellation de Père.
D’abord, Jésus nous ramène à la création. Il clair que Jésus n’insinue pas qu’une autre interprétation du récit fait par Moise doit être recherchée puisque certaines preuves scientifiques ne sont pas encore trouvées pour prouver que la création est vraie. Non. Jésus valide ce récit simple d’un monde créé par la parole de Dieu. D’ailleurs, il était, lui aussi, à la création. Il ne peut démentir cet acte et donc se démentir lui-même.
Ensuite, la prière est une conversation. Si la personne à qui je m’adresse dans cet acte appelé “prière” est mon père, alors je ne peux confondre la prière à un exercice répétitif de formules toutes faites.
Dieu, notre Père
As-tu déjà vu un enfant parlant à son père en utilisant des phrases incompréhensibles, longues, sophistiquées pour impressionner ce père? Je ne le pense pas. Tout ce que tu pourrais entendre dans cette conversation serait:
- Des mots d’affection
- Des questions
- Des remarques dépourvues de sens (venant de l’enfant, bien sûr! :))
- Des plaintes
- Des demandes incessantes
- Des pleurs
- De la joie partagée
Tout cela et bien plus dans le cadre d’une relation de confiance. L’enfant s’attend à ce que son père soit présent totalement. Il s’arrête, il écoute son père. Il réplique. Il se fâche, il boude, mais il va quand même reprendre la conversation.
Et le père, comment se comporte-t-il? Il écoute son enfant, s’arrête, réfléchit, essaie de trouver des expressions simples pour décrire des réalités complexes. Il répond aux demandes et aux besoins de son enfant. IL se fâche, il se tait, mais il reprend éventuellement la conversaient.
Les pères humains éprouvent un plaisir particulier à parler à leurs enfants. Ils aiment quand ces derniers font appel à leur aide dans n’importe quelle situation, bonne ou mauvaise. Ils n’apprécient pas avoir des “enfants saisonniers”. Que dire alors de Dieu?
À considérer
Dans tes prières, vas-tu à Dieu sachant qu’il est ton père et celui des autres ou simplement comme une boite au trésor?
À ta croissance spirituelle!
Jacqueline