Nous croyons en Dieu. Nous savons qu’il est Tout-Puissant, mais face aux difficultés de la vie quotidienne, nous nous questionnons sur sa volonté à agir en notre faveur. Seigneur, ne t’inquiètes-tu pas de ma situation? Plus Dieu prend du temps (selon nous) à agir, plus notre foi diminue. As-tu besoin d’un boost? De quelque chose à quoi te raccrocher parce que tu traverses une situation difficile? Alors, cette histoire mérite ton attention. Elle se trouve dans Matthieu 8 : 23 – 27.
Table des matières
- 1 Une introduction très significative
- 2 Ma première question à Jésus est “Pourquoi?”
- 3 Une confiance à toute épreuve?
- 4 Dieu ne nous enferme pas dans une tour d’ivoire
- 5 Et lui, il dormait.
- 6 Marc et son souci du détail
- 7 Le silence de Dieu fait mal
- 8 Dieu est toujours là
- 9 Une question à double interprétation
- 10 Une histoire à méditer
- 11 À ton tour
- 12
Une introduction très significative
Matthieu commence par une phrase chargée de signification :
Jésus monta dans la barque, et ses disciples le suivirent. Matthieu 8: 23
Tout d’abord, nous pouvons observer que c’était la volonté de Jésus de faire cette traversée. Pourquoi ce jour-là? À cette heure précise? Pourquoi pas une autre retraite? Pourquoi aller sur la mer? Pourquoi ne pas être allé chez l’un de ses amis? Je suis sûre que Jésus savait ce qui allait se passer. Il monta quand même dans la barque. Qui pis est, il entraîna ses disciples avec lui. Il aurait pu leur dire :
Écoutez, je vais prendre la barque, vous ne pouvez pas venir avec moi parce qu’il y aura une tempête terrible. Il vaut mieux que vous restiez sur la terre ferme. Quand ce sera apaisé, je reviendrai vous chercher.
Non. Pas du tout. Jésus monta dans la barque et il laissa ses disciples le suivre.
Ma première question à Jésus est “Pourquoi?”
Comme tu le sais, je suis parfois perplexe par le comportement de Dieu. Je voudrais donc demander à Jésus le motif de cette décision. Pourquoi laisser les disciples le suivre alors que le temps était à la tempête? Les disciples ne savaient pas qu’il y aurait une tempête. Ou du moins, s’il allait en avoir une, pas de problème Jésus serait là, n’est-ce pas? Ils montèrent donc dans la barque.
Arrivée à cette étape de ma lecture, en bonne lectrice de la Bible ( Je suis dans les coulisses, je sais ce qui va se passer :),j’aimerais souffler aux disciples :
Écoutez, Jésus veut vous emmener avec lui, n’y allez pas parce qu’il y aura une tempête terrible.
Je pense qu’ils m’auraient dit : “Tu es folle Jacqueline, ne pas y aller, mais notre maître sera à bord. Rien ne pourra nous arriver. D’ailleurs, il vient de faire des miracles extraordinaires. Nous avons confiance en lui. Tu vas voir, quelle que soit la situation, il va y faire face.”
Une confiance à toute épreuve?
Je pense que quand tout va bien, notre confiance en Dieu est illimitée. Nous nous disons qu’il va prendre soin de nous, que nous n’avons pas peur. Toutefois, n’avons-nous vraiment pas peur? Ou du moins, faisons-nous vraiment confiance à Jésus, nous appuyant sur sa force toute-puissante pour diriger les événements de notre vie, quelles que soient les circonstances? Parfois, la vie se charge de nous faire comprendre notre manque de foi.
Donc, calmement, Jésus monta dans la barque. Aveuglément, ses disciples le suivirent.
Et voici, il s’éleva sur la mer une si grande tempête que la barque était couverte par les flots. Matthieu 28: 24
Et voici, soudainement, d’une façon imprévisible, il y eut une tempête. Matthieu nous dit une si grande tempête que la barque commençait à se remplir d’eau. Alors, le sentiment de sécurité des disciples s’évanouit. La chose, l’objet sur lequel il plaçait leur confiance pour faire une bonne traversée (la barque) menaçait de s’écrouler. Pas d’appui. Tout est branlant. Leur monder disparaissait.
Les petits tracas quotidiens, nous les gérons, n’est-ce pas, en disant que le bonheur parfait n’est pas de ce monde. Et si jamais ils nous causent des préoccupations, nous avons certains points d’ancrage :
- Oui, je ne peux pas aller à ce restaurant chic, mais au moins j’ai de la nourriture dans mon réfrigérateur.
- D’accord, je ne peux pas faire la croisière dont j’ai toujours rêvé mais je suis encore en vie et tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir.
- D’accord, je ne peux pas m’offrir ci ou ça, mais je peux au moins payer mes facteurs.
J’ai un toit sur la tête. Ma famille est en sécurité. Personne n’est malade. Grâce à Dieu, le reste est acceptable. Oui. C’est gérable. Les petites déceptions quotidiennes sont acceptables. Mais qu’en est-il des situations, des tempêtes soudaines qui menacent d’emporter notre vie, notre famille? Tout ce que nous possédons, et même notre liberté?
Dieu ne nous enferme pas dans une tour d’ivoire
Il est intéressant de constater que Jésus n’a pas épargné cette situation à ses disciples. Ou du moins, il n’a pas éloigné tout danger de la traversée parce que, lui, le créateur, le fils de Dieu, était à bord et avec lui un groupe de gars qu’il préparait pour le remplacer. Ces hommes étaient précieux à ses yeux. Encore plus précieux, que c’étaient eux qu’il formait pour propager sa bonne nouvelle à toute nation, à tout peuple, et à toute langue. Au lieu de dire que ces personnes devaient rester enfermées dans une tour d’ivoire pour apprendre par cœur des phrases toutes faites concernant sa souveraineté, sa puissance, Jésus les emmène faire un tour sur la mer, à l’heure ou une grande tempête se prépare. Une surprise-party avec un créateur et ses créatures au milieu de la nature déchaînée.
Et lui, il dormait.
Que faisait Jésus au moment ou la barque s’emplissait d’eau? Oh, il aidait les disciples à rejeter de l’eau dans la mer, n’est-ce pas? Pas du tout, Matthieu continue pour nous dire:
Et lui, il dormait. Matthieu 28: 24
J’imagine Jésus quelque part dans la barque dormant profondément alors que les éléments autour de lui faisaient rage. Ce n’était pas Dieu qui dormait à ce moment-là. C’était l’homme. Dieu ne pouvait dormir :
Voici, il ne sommeille ni ne dort, Celui qui garde Israël. L’Eternel est celui qui te garde, L’Eternel est ton ombre à ta main droite. Psaume 124: 4 – 5
Jésus-homme dormait profondément parce qu’il savait que son père Dieu veillait. Par conséquent, il n’avait pas à s’en faire. Une tempête? Bah, Dieu a créé l’univers, il prendra soin de cela. Une maladie incurable? Sans souci, mon cœur est en paix parce que Dieu qui a créé le corps veille sur moi. Moi, je dors. Je ne prends pas la place de Dieu. C’est son travail. Jésus-homme fatigué, dormait paisiblement alors que les éléments se déchaînaient.
Les disciples s’étant approchés le réveillèrent, et dirent : Seigneur, sauve-nous, nous périssons! Matthieu 28: 25
Ses disciples le réveillèrent. Ils le secouèrent pour le mettre au courant de la situation. Pas seulement de la situation telle quelle, mais aussi de sa conséquence : nous périssons. C’est vrai que quand vous réveillez quelqu’un d’un profond sommeil, vous devez lui mettre au courant de la situation qui a lieu, sinon comment le saurait-il? Les disciples supposaient que Jésus n’était pas au courant. Il ne savait strictement rien de ce qui était en train de se passer. Une tempête horrible et leur maître dormait. Pour le tenir au courant, il vaut lui dire exactement ce qui se passait, ainsi il pourra comprendre la gravité du problème et agir dans les plus brefs délais.
Marc et son souci du détail
Marc ajoute un détail qui est très important. Les disciples lui dirent :
Les disciples le réveillèrent et lui crièrent: Maître, nous sommes perdus, et tu ne t’en soucies pas? Marc 4: 38
Un appel au secours suivi d’un reproche voilé. Les disciples remettent en question tout à coup l’amour de Jésus pour eux et par là même son caractère :
Jésus, ne t’inquiètes-tu pas de la situation de tes enfants en péril?
Comment peux-tu rester silencieux alors que tes enfants sont dans la tourmente?
Comment peux-tu dormir alors que nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour sortir sains et saufs de cette catastrophe?
Une question théologique au milieu de la souffrance et de la peur. Une question que chacun de nous pose à un moment ou à un autre de notre existence. David n’a cessé de se demander la même chose. Si ces psaumes ne sont pas des psaumes de louanges, de victoires, ce sont des psaumes d’intercession dans lequels il demande de tout son cœur la raison du silence de Dieu.
Eternel, tu le vois! ne reste pas en silence! Seigneur, ne t’éloigne pas de moi! Réveille-toi, réveille-toi pour me faire justice! Mon Dieu et mon Seigneur, défends ma cause! Psaume 35: 22- 23
Pourquoi, ô Eternel! te tiens-tu éloigné? Pourquoi te caches-tu au temps de la détresse? Psaume 10: 1
Le silence de Dieu fait mal
Il semble qu’on pourrait tout accepter de Dieu mais pas son silence. Pour nous, son silence se manifeste quand dans des situations difficiles, on le voit pas intervenir avec sa main toute-puissante. Seigneur, ne t’inquiètes-tu pas de ma situation?
Aucun signe d’amélioration, la maladie semble gagner du terrain et avec sa progression notre vie s’en va.
Pas de prince charmant, les années passent.
Pas de travail, nous nous faisons vieux.
Pas de signe de retour au bercail pour cet enfant alors que nous avons prié ardemment pour lui pendant des années.
Nuit et jour, nos lamentations s’élèvent vers le trône de Dieu. Encore rien. Toujours rien. Et nous déversons sur lui tout notre rancœur, ou du moins nos inquiétudes, nos soucis. Nous aimerions qu’il prenne part au flot d’inquiétude qui submerge notre vie au lieu de rester indifférent. Et nouscomparons le silence divin à un manque d’amour.
C’est incroyable la façon dont nous voulons que Dieu s’inquiète alors qu’il veut tout simplement nous enseigner la quiétude au sein de la nature déchaînée! Dans nos situations difficiles, nous voulons que la divinité adopte un comportement hystérique, la plaçant ainsi au même niveau que l’humanité qu’il a créée. Comment cela peut-il se faire?
Dans nos situations difficiles, nous voulons que la divinité adopte un comportement hystérique, la plaçant ainsi au même niveau que l’humanité qu’il a créée. Share on XDieu est toujours là
Pourtant, au milieu de la tempête, je crois que Dieu est avec nous. Il ne peut nous laisser seuls dans ce combat parce que ce combat est le sien, il a commencé au ciel. Dieu s’est fait précisément humain pour s’approcher de nous. Pour mieux nous comprendre et nous aimer et nous accepter. C’est pourquoi dans nos moments difficiles pendant lesquels les problèmes influencent négativement notre théologie, il fait ce que les deux autres évangélistes rapportent (Marc et Luc) avant de nous poser l’ultime question: Il intervient. Il calme la tempête. Il ne fait pas disparaître les flots ni la barque ni la nature. Il ne chasse pas définitivement les raisons qui ont provoqué la tempête. Il nous permet seulement de traverser ces moments de turbulence et d’arriver au port sachant que la véritable délivrance ne sera qu’au moment de la restauration de toute chose :
Pourtant, au milieu de la tempête, je crois que Dieu est avec nous. Il ne peut nous laisser seuls dans ce combat parce que ce combat est le sien, il a commencé au ciel. Share on XIl se réveilla, parla sévèrement au vent et ordonna au lac: Silence! Tais-toi! Le vent tomba, et il se fit un grand calme. Marc 4:39
Une question à double interprétation
La situation se régularisa. Tout est rentré dans l’ordre. Le coeur des disciples s’apaise ainsi que la mer. Ensuite, Jésus posa la grande question :
Puis il dit à ses disciples: Pourquoi avez-vous si peur? Vous ne croyez pas encore? Marc 4: 40
Que voulait dire Jésus: Quelle est la raison de ta peur? ou à quoi bon avoir peur? Jésus ne connaissait-il pas la situation? Si oui, pourquoi cette question?
S’il voulait connaître le motif de la peur, alors c’est un Dieu qui nous invite à tout lui raconter même s’il est déjà au courant de tout. Il sait que nous avons besoin de parler de notre situation à quelqu’un, alors pourquoi pas à lui?
Si sa question signifiait à quoi bon avoir peur, alors Jésus veut nous rappeler qu’il est au beau milieu de la tempête avec nous. Dans ce cas, pourquoi avons-nous peur? Ne vaudrait-il pas mieux prendre notre oreiller et nous approcher là ou il est en train de dormir paisiblement pour qu’à notre tour nous puissions trouver le sommeil au milieu de la tempête comme lui? Notre oreiller, c’est sa parole. Là où il dort, la prière. Sa Parole nous invite calmement à nous approcher de Dieu par la prière pour nous endormir paisiblement dans ses bras.
Une histoire à méditer
La tempête apaisée est l’un des passages bibliques qui, je pense, a été la plus lue dans la communauté chrétienne. Elle dépeint la nature sous le contrôle total de celui que nous appelons Père. Elle doit rassurer notre coeur quand nous sommes troublés par les flots de notre vie en déroute. Nous lisons ce récit, notre foi se ranime. Nous lisons ce récit, nous réconfortons les autres. Quelle belle histoire!
À ton tour
Quelle est la tempête à travers laquelle tu es en train de passer? Crois-tu que Dieu est avec toi?
Thx